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Plateformes chimiques du Sud grenoblois :
quels impacts sur la santé des populations exposées ?

Avec la parution de rapports inquiétants sur la qualité des eaux souterraines de la métropole grenobloise, l’industrie chimique de Jarrie et de Pont-de-Claix se rappelle à notre attention. Pourtant, en décembre dernier s’arrêtait une importante étude destinée à identifier les impacts des activités su Sud de l’agglomération grenobloise sur la santé des populations riveraines et à suggérer, le cas échéant, des mesures adaptées pour en contenir les effets. A-t-on fait pour autant le tour de la question ?

Qu’est-ce que « l’étude de zone du sud Grenoblois » ?

Cette étude, close le 30 décembre dernier par le communiqué de la Préfecture de l’Isère, a établi sur plusieurs années le bilan environnemental du Sud Grenoblois. D’un coût actuel de 420 000 € d’argent public (avec la généreuse participation des industriels à hauteur de 10 000 €), cette étude a collecté, sur le territoire de 18 communes, l’ensemble des mesures disponibles intéressant « plusieurs milieux (air, gaz des sols, sols, » eaux superficielles et eaux souterraines, « végétaux) et de nombreux polluants émis par les différentes activités humaines (tertiaire, transport, industrie…) ». Par ailleurs, l’eau est la grande oubliée du communiqué de presse préfectoral. Pour chacun des polluants des cartes de distribution spatiale ont été dressées.

Des mesures significatives mais pas de suivi sanitaire des populations exposées


Le communiqué préfectoral mettant un point final à cette étude de zone donne une interprétation de l’état des milieux (IEM) et annonce les restrictions d’usages principalement liées à la présence de dioxines : 30 hectares impactés, 500-700 personnes concernées par des recommandations sanitaires …

Ce communiqué ignore totalement « l’état sanitaire des populations »* soumises à une multitude de polluants ** , et à ses éventuels effets « cocktails », qui constituent la préoccupation majeure des populations locales qu’elles avaient clairement exprimée à la dernière réunion publique (Le Pont-de-Claix 17 juin 2019).

…malgré des signaux inquiétants
Le communiqué préfectoral signale qu’un rapport sur les cancers menée sur cette zone indique qu’ils n’y sont « pas plus fréquents que dans le reste du département ».
La lecture attentive de ce rapport montre que 4 cancers sont en « excès significatifs » : mésothéliome de la plèvre, cancer colorectal, cancer du rein, cancer de la thyroïde, et un cinquième (cancer du poumon) en « excès probable » ! Malgré cela, ce rapport conclu que « les cancers n’y sont pas plus fréquents que dans le reste du département » ... phrase reprise directement par le communiqué préfectoral !


Ne pas s’arrêter au milieu du gué !
Compte tenu de ces faits et de ces lacunes, nous demandons le prolongement de cette étude de zone du Sud Grenoblois par la mise à profit des données collectées pour engager et poursuivre un suivi épidémiologiques des populations exposées.

 

* Voir Étude de zone du Sud Grenoblois – Résultats et recommandations été 2022 - SPPPY
**Antimoine, benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, chlorobenzène, cumène, dioxines, dichloroéthane, éthylène, formaldéhyde, mercure, naphtalène, NOx, PCB, PM2.5, PM 10, polychlorobiphényle, propylbenzène, styrène (phényléthylène), tétrachlorométhane, tetrachloroéthylène, triméthylbenzène, vanadium... cette liste est loin d’être exhaustive !

 

Contacts presse :
Michel Pourchet, FNE Isère et ADICE : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Marion Herbin-Sanz, responsable communication FNE Isère - 06 80 40 43 20
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Fin de l'étude de Zone !!

Le communiqué préfectoral du 30 décembre 2022 (1) signe la fin de l’étude de zone du sud grenoblois

Il se focalise uniquement sur une interprétation de l’état des milieux (IEM) et annonce les restrictions d’usages : 30 hectares impactés, 500-700 personnes concernées par des recommandations sanitaires …

Étonnant que nous apprenions ces nouvelles par voie de presse et non lors d’une réunion publique comme initialement prévu.

Il ignore totalement « l’état sanitaire des populations » (2) soumises à une multitude de polluants (3), et à ses éventuels effets cocktails, qui constituent la préoccupation majeure des populations locales, qu’elles avaient clairement exprimée à la dernière réunion publique (Le Pont de Claix 17 juin 2019).

La phase finale de l’étude de zone ne peut être que son extension à une enquête épidémiologique sérieuse, elle seule peut concrétiser les attentes légitimes des habitants.

Dans le cas contraire cette étude, d’un coût actuel de 420 000 € d’argent public (avec la généreuse participation des industriels à hauteur de 10 000 €) , s’acheminerait vers une formalité administrative, un désenchantement citoyen et une défiance accrue envers les politique publiques et leurs représentants: Préfecture, DREAL, ARS…

(1) Communiqué préfectoral a lire sur notre site ICI

                                                       sur le site .gouv ICI

(2) - Étude de zone du Sud Grenoblois – Résultats et recommandations été 2022- SPPPY

(3) - antimoine, benzène, toluène, éthylbenzène, xylènes, chlorobenzène, cumène, dioxines, dichloroéthane, éthylène, formaldéhyde, mercure, naphtalène, NOx, PCB, PM2.5, PM 10, polychlorobiphényle, propylbenzène, styrène (phényléthylène), tétrachlorométhane, tetrachloroéthylène, triméthylbenzène, vanadium ... cette liste est loin d’être exhaustive !

Communiqué de la Préfecture de l’Isère 30/12/2022

 

Lancée fin 2012 pour répondre aux objectifs du deuxième Plan national santé environnement, une étude de zone a été réalisée sur 18 communes du sud de l'agglomération grenobloise. Elle avait pour objectif de savoir si l’état des milieux est compatible avec les usages qui en sont faits. Elle a couvert plusieurs milieux (air, gaz des sols, sols, végétaux) et de nombreux polluants issus des différentes activités humaines dans le secteur (tertiaire, transport, industrie…).

Résultats de l'étude

Compte tenu de l'historique des activités humaines dans le sud grenoblois, les habitants pouvaient légitimement s'interrroger sur l'impact sur leur santé des nombreuses activités (industrielles, tertiaires, transport) historiques et actuelles de la zone Sud grenoblois. L'étude permet de conclure à une compatibilité des usages avec les milieux (air, eau et une large majorité des sols) et qu'il n'est pas nécessaire d'engager des investigations complémentaires.

Cependant, sur certaines parcelles privées résidentielles à proximité des plateformes de Pont-de-Claix et Jarrie, l'étude fait ressortir la présence de dioxines dans les sols qui nécessite de prendre des recommandations quant à l'usage des sols. Les taux constatés restent cependant dans des limites qui n'emportent aucune mesure d'interdiction.

Les dioxines sont des composés chimiques principalement issus de la combustion (de déchets, de bois) ; elles s'accumulent dans l'environnement et dans la chaîne alimentaire. La pollution aux dioxines peut venir d’activités anciennes ou d’une remobilisation de pollution contenue dans des poussières voire de pratiques actuelles incorrectes (brûlage de déchets en cheminée, brûlage de déchets verts…).

En parallèle de l'étude de zone, Santé publique France a réalisé une étude épidémiologique sur les cancers dans les communes du bassin industriel du sud grenoblois. Les analyses portant sur l'ensemble des cancers ne montrent pas d’excès de leur nombre ni de la mortalité par cancer dans les communes riveraines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie. Ainsi, les cancers, toutes localisations confondues, n’y sont pas plus fréquents que dans le reste du département. Les analyses par localisation de cancer montrent toutefois un excès de mésothéliomes de la plèvre lié à une exposition professionnelle ou paraprofessionnelle à l’amiante.

Recommandations

Les terrains où a été relevée la présence de dioxines sont dans une zone d'une trentaine d'hectares, en limite nord de la platefome de Pont-de-Claix et en limite sud-est de celle de Jarrie. Cela concerne 500 à 700 personnes.

Sur ces parcelles, des recommandations aux particuliers sont formulées par l'Agence régionale de santé (ARS). Elles concernent l'hygiène individuelle, l'entretien du logement, le potager et l'alimentation, adaptées selon les teneurs observées afin de limiter l'ingestion indirecte de polluants par le sol ou par la production de produits destinés à la consommation humaine. Sur les parcelles les plus exposées, il est notamment recommandé ne pas consommer de produits végétaux ou animaux produits sur place.

Des recommandations sont également formulées pour surveiller et limiter les émissions de dioxines (gestion des poussières lors de chantier, surveillance des rejets industriels, couverture des terrains nus).

Annexes

- Recommandations sanitaires de l'ARS

  • pour les zones 1  ICI
  • pour les zones 2  ICI
  • pour les zones 3  ICI

- Plaquette d'information sur les bonnes pratiques et les recommandations pour les particuliers ICI

La zone 1, située sur des parcelles des communes de Basse-Jarrie, Champ-sur-Drac et Pont-de-Claix, est représentée en jaune au dos de la plaquette.

La zone 2 correspond aux parcelles des communes de ces trois communes qui ne sont pas visées dans la zone 1.

La zone 3 correspond aux 15 autres communes concernées par la zone d'étude (Échirolles, Eybens, Bresson, Brié-et-Antigonnes, Claix, Champagnier, Vaulnaveys-le-Bas, Montchaboud, Vizille, Varces-Allières-et-Risset, Notre-Dame-de-Mésage, Séchilienne, Vif, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Pierre-de-Mésage).

 

 Zone 1 large

 

S3PY* - Avancement de l'étude de zone du sud Grenoblois

Le sud grenoblois, c'est aux portes de Grenoble plus de 100 000 habitants.
Ce territoire est soumis à un réseau routier dense, un habitat souvent ancien, un passé et un présent industriel forts. Ce cocktail est habituel des points noirs environnementaux.

L'étude de zone du sud grenoblois est la croisée des chemins entre une identification par le CIRE* puis par le PRSE2* du sud grenoblois comme une zone multi impactée, une demande sociétale forte et la mise en place des PPRT* qui induisent une restructuration de l'industrie locale.

La première phase de l'étude était principalement dédiée à la collecte des données environnementales. Elle a pu démarrer en janvier 2013 grâce a un effort financier de l'état, de la région, de l'agence de l'eau, de la Métro et des communes du sud grenoblois (150 k€). Elle s'est achevée en 2014.

En 2015 et 2016 des mesures complémentaires sur l'air ont été réalisées par Atmo Auvergne Rhône Alpes. Elles doivent se terminer courant 2017 (70 k€ état).

Dans les autres compartiments (air sous dalle, végétaux...) des mesures complémentaires ont également été programmées et financées (80k€ état). Elles restent à mettre en œuvre en 2017.

Dès à présent le travail réalisé est compilé dans un rapport de 600 pages, complété par plus de 3 000 pages de données environnementales couvrant les différents milieux (air, eau, sols, végétaux ...).
(http://www.prse2-rhonealpes.fr/mise-en-oeuvre/detail-de-l-avancement/fiche-2-zones-multi-expositions/mesure-10-2)

Ces données, qui sont publiques ne sont pas faites pour rester dans un tiroir ou dans le Cloud informatique. Elles sont faites pour aider au choix du développement du territoire, à l'évaluation des risques sanitaires liés aux pollutions, qu'elles soient la conséquence de l'industrie ou de nos comportements individuels ou collectifs.
Elles ne sont pas faites pour nous opposer les uns aux autres mais pour construire ensemble et en connaissance de cause un sud grenoblois et plus généralement une métropole harmonieuse et respectueuse de son environnement.

Tout au long de cette étude, élus et collectivités territoriales, acteurs économiques, associations, représentants des salariés, état et administration ont travaillé ensemble, avec leurs différences mais aussi leurs complémentarités.

A ce jour le financement de cette étude est resté entièrement public. Dés 2013 la FRAPNA écrivait:
»....Peut-on envisager que l'industrie locale, moderne et prospère, puisse se désolidariser de cet élan unanime »... (Newsletter FRAPNA 2013).
Durant les différents comités de pilotage de l'étude et jusqu'à la dernière réunion publique (6 octobre 2016 Champ sur Drac) elle a réitéré cet appel à une part de financement par l'industrie locale. Cette demande est justifiée. En effet les travaux déjà réalisés permettent d'estimer à environ 30 % la part de la pollution liée aux activités industrielles.

Durant la synthèse sur l'étude de zone qu'il a faite à l'occasion de la réunion de la commission plénière du S3PY du 8 décembre 2016, Monsieur Yannick Mathieu, directeur adjoint de la DREAL* Auvergne-Rhône-Alpes, a également suggéré qu'une contribution financière des industriels était justifiée et souhaitable.

C'est sans animosité mais avec beaucoup de fermeté que nous rappelons cette demande de financement auprès des industriels pour achever rapidement cette étude qui pourrait être une des premières en France à être menée à terme, preuve du dynamisme de notre région.

S3PY :     Secrétariat permanent pour la prévention des Pollutions et des Risques dans la région grenobloise
CIRE :      Cellule inter-régionales d'épidémiologie Rhônmargin: 15px;e-Alpes
PRSE2 : Deuxième plan régional santé Environnement
PPRT :   Plan de Protection contre les Risques Technologiques
DREAL : Direction régionale de l'Environnement et du Logement

MPo le 19 déc 2016

Etude de zone du Sud Grenoblois : fin de la 1ere phase

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Cette étude fait suite à la création du S3PY (Secrétariat permanent à la protection des risques technologiques).
Dès sa création, l'ADICE et FNE  (ex Frapna) ont porté leurs efforts sur la commission milieux naturels et biodiversité.
En 2012, le PRSE2 (deuxième plan régional santé environnement) a retenu le projet d'étude de zone du sud grenoblois.
La première phase de cette étude visait à collecter l'ensemble des données environnementales disponibles sur le secteur des 18 communes concernées par l'étude de zone. Elle vient de se terminer.

A partir des données existantes, une sélection des polluants présentant un intérêt sanitaire a été réalisée. La modélisation de leur dispersion et de leur transfert a permis d'établir un schéma conceptuel d'exposition et de proposer des investigations complémentaires.
L'état des lieux a cherché à caractériser l'origine de chaque polluant et la part respective liée à l' industrie, au trafic routier, à l' agriculture, au chauffage.
Les différents milieux naturels ont été investigués : air, eaux souterraines, eaux de surface, sols, végétaux.
Un rapport final de plus de 500 pages, agrémenté de nombreuses annexes, un résumé technique et un résumé non technique sont maintenant disponibles sur le site du PRSE2 (http://www.prse2-rhonealpes.fr/mise-en-oeuvre/detail-de-l-avancement/fiche-2-zones-multi-expositions/mesure-10-2 ).

Pour chacun des polluants des cartes de concentration dans l'air et de dépôts au sol ont été réalisées.A destination du public, ces documents peuvent être utilisés par les collectivités, les aménageurs et les particuliers soucieux de mieux connaître leur cadre de vie.

Une réunion publique devrait prochainement permettre de faire un point d'étape.

Une deuxième phase de cette étude vise à combler les lacunes des mesures existantes. Les mesures complémentaires sur l'air, recommandées par le rapport final ont été prises en charge par le DREAL et Air Rhône-Alpes, elles ont débutées et devraient durer 2 ans.

A ce jour l'ensemble du travail réalisé ou en cours a été entièrement financé avec de l'argent public et, pour l'instant, les autres mesures complémentaires n'ont pas de financement.

 

 

 

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